Une âme s’en est allée

Aujourd’hui ou demain, cela fera déjà une semaine.
Nous ne le savions pas. Il n’était pas question de disparition. Encore moins de disparition inquiétante.
Et puis tout s’est enclenché / déchaîné. Un vendredi. A 15 h 50.
Nous n’aurions jamais pu imaginer. Qu’un geste au-delà du réel nous plongerait dans cette réalité-là. D’une irréelle réalité.
Une âme s’en est allée. Une personne âgée a dit stop. Stop à sa vie. Stop à cette merde de fin de vie. Stop à cette saloperie de crise sanitaire. Stop parce que malgré ses proches, l’isolement était tel que supportable il ne l’était plus. Les clopes ne suffisaient plus. La télé ne suffisait plus. Les apéros ne suffisaient plus. Les chansons et les livres ne suffisaient plus.
Une âme s’en est allée et son corps est invisible.
Le voilà l’étrange sablier dans lequel on se retrouve propulsé.
A arpenter les rives et les ronces, l’oeil gris, le froid grinçant.
A arpenter un peu bêtement. Est-ce ici ? est-ce là ? Est-ce tout près ? Est-ce déjà loin ? Est-ce si important ? Est-ce que ça ne l’est pas ?
A répondre à ces étranges questions qui ont fait leur entrée dans l’horizon : alors ? des nouvelles ?
Oui. Non. Il n’y a pas toujours les mots pour dire ce dans quoi on est au juste entrés, nous les pas partis que nous sommes, les toujours là que nous sommes. C’est un temps suspendu, du deuil et du pas deuil qui s’installe chaque matin, un temps du souvenir et du futur suspendu, pendant que la vie continue.
Alors se dire que c’est mieux comme cela.
Alors regarder l’enfant qui vient de naître, ses soixante centimètres, et tout miser sur les 21 grammes. L’âme s’en est allée. L’inventaire sera vaste. Très vaste. Il reste tant à découvrir, à partager, tant à se réunir et à témoigner. Tant à rire et à pleurer.
Un compte à rebours a commencé. Un autre. Le nôtre.

Ton Département, tu en fais quoi ?

J’ai rongé mon frein. Je me disais, y’a bien un moment où… Ben y’a pas eu le moment. Et que je te cause des régionales 2021, des présidentielles 2022, de la fin du monde, tout ça. Mais les départementales ? Que dalle ! Et ça me gonfle.
Précision : je travaille au sein d’un conseil départemental. Tout ce qui suit est donc forcément teinté.
Je disais d’ailleurs tout à l’heure à mon fils, si ça se trouve, je ne travaillerais pas au CD, je dirais différemment les choses. Mais ça ne se trouve pas 😉 Alors avant dimanche, prends quelques instants pour lire ce qui suit. Je te remercie.

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Cataplasme

Sur ma liste d’envies, il y avait : catacombes.
Il y avait : faire les catacombes à Paris. C’est fait. Goût de revienzy.

On ne loue jamais assez les beaux hasards de la vie, les rencontres avec des personnes que vous ne connaissez pas et qu’en réalité, alchimie oblige, vous connaissez tout de suite. J’ai rencontré Maxime* il y a un an et nous avons parlé de sa passion : les catacombes. Nous avons pris rendez-vous pour plus tard. De ces RDV que l’on sait qu’ils seront tenus. Plus tard, c’était ce samedi 12. Et ce dimanche 13 juin. 2021. A pied.
À l’heure où je vous écris : je suis frité de partout physiquement. Ce fut sport. La machine à laver tourne à plein : je suis rentré tel un goret maculé. Ce fût de 19 h 30 à 3 h 16 du matin exactement.
Un incroyable trip, forcément gagnant : je m’étais bien gardé de me renseigner avant (et sur certains points, j’ai bien fait !), j’ai eu la chance d’être avec un groupe de passionnés passionnants désireux de partager l’histoire de ce lieu hors du commun qui gambade sous Paris ; j’ai été (très) touché par leur bienveillance, gagné par leur énergie, leur joie, leur esprit de corps, sans que cela ampute le côté solo de l’affaire. L’intensité voire les frissons qui gagnent à certains endroit, le clong du crâne quand tu tapes un mur, le plouitch de la gamelle dans la flotte et que tu te relèves et que tu repars. Plusieurs, tout de suite, t’ont demandé : ça va ?
Aux pas hésitants du puceau de service se mêlent sans forfanterie la dextérité des habitués. Je me souviendrai de mon corps passé par ce petit trou, jambes d’un côté, tête de l’autre et le reste incertain entre les deux.
Sous terre, on trouve des valeurs bien terriennes, que l’on aimerait voir au-dessus plus souvent, tellement l’art et la culture voisinent avec l’ouvrage de milliers d’hommes qui, de siècles en siècle, ont creusé les galeries, les carrières permettant la construction de la ville, avant que leurs suivants ne viennent consolider l’édifice pour que Paris ne s’effondre pas.
Un poids qui n’écrase pas. Au contraire. Un poids qui t’embarque. Une présence de partout. Pas morte non car le lieu poursuit sa vie.
Le macabre, pour ce qui me concerne, ce n’est ni ce que je suis venu chercher, ni ce que je retiendrai. Ô, on en a vu des crânes, des fémurs. Bien sûr. On devine certains délires. Mais moi, ce que j’ai reçu, ce sont des vies. Des vies d’avant, déposées là. La preuve que Paris ne s’est pas construite en un jour. Des vies de maintenant, aussi. Toutes les époques ont conduit là, parfois avec le grondement du RER tout proche, parfois dans un silence si épais que je me demandais si nous étions bien à Paris.
Et sinon ? Je retiens nos pas dans le dédale, l’effort pour passer certains endroits, la tête courbée, le corps accroupi, la musique qui gueule en fond, et les pauses, le repas partagé, le pâté lorrain amené pour mes collègues d’une nuit. Les conversations de Guy, Eric, Mélanie, Vittorio* qui voisinent sans hésitation avec ces autres moments où le silence s’impose, se suggère, histoire d’être bien centré sur l’effort, un pas après l’autre.
Parfois, on croise des groupes, on se salue, on partage une salle. Ou pas. A d’autres moments, des rots sonores emplissent l’espace suivi du craquement de la canette de bière qu’on écrase pour la mettre dans le sac poubelle. D’autres prennent moins soin du site.
Il y aussi les rires et les cris d’énergie qui ne font pas vaciller la pierre. Elle en a vu et entendu d’autres.
Ici, tout est échange, tout le temps : on échange des regards, sa bouffe, ses ressentis, ses inspirations.
On chemine, on s’arrête, on chemine à nouveau. Les habitués guident d’un pas alerte, ils se retrouvent là-dedans comme dans du beurre malgré les mille et un couloirs qui se dressent à droite, à gauche.
Ici, tout s’inverse, finalement.
L’humanité de mes comparses tranche avec l’agitation du « dessus’. Les visages expriment tous une joie profonde, un sourire écarlate, une envie de partager. Les oeuvres sont parfois impressionnantes, toujours saisissantes. Les anecdotes pleuvent. S’entrechoquent : à ceux qui protègent le lieu s’ajoutent ceux qui l’enrichissent, d’abord en sculptant, maintenant en peignant. Il y a aussi ceux qui vandalisent, salissent, jonchent leurs détritus, viennent assouvir des fantasmes peu recommandés.
Autant de signes des temps pour un moment un temps hors du temps, jamais hors de soi.
En « revenant à la surface », le choc est rude évidemment. Et encore : la nuit protège. Ce n’est pas ultra violent, c’est surprenant. Ces rues bien tracées, propres, ces éclairages, ces voitures alignées…
Un beau cataplasme que ces catacombes.
Une lumière en plein obscur.
Une leur, une flamme. Merci les gars et la femme !

*(tous les prénoms de ce billet ont été changés)

Ma bister! N’oublions jamais

Une borne minimale au bord de la route. Et rien d’autre. Heureusement l’internet du monde fourmille d’informations. J’ai découvert la sinistre existence du camp de Saliers, en Camargue. C’est dans quelques jours, le 23 mai, qu’y sera comme chaque année consacrée une cérémonie Hommage. Ici, derrière cette borne qui marque l’entrée du camp, 662 personnes ont été enfermées. 227 enfants ont été arrachés des bras de leur mère et confiés à des organismes divers. 25 personnes, dont 6 enfants sont morts ici des conditions déplorables d’enfermement. Plusieurs, non répertoriés officiellement, sont décédés peut de temps après avoir quitté le camp des suites de la malnutrition et des mauvais traitements. Certains ont été déportés à l’Est. Tous sont à porter aux nombre des centaines de milliers de victimes européennes du génocide des roms et voyageurs. Le camp, quasiment vide, sera dissout officiellement le 15 octobre 1944. Ses vestiges seront détruits en 1952, après le tournage du film de Henri-Georges Clouzot Le Salaire de la peur. Ma bister! N’oublions jamais ! 

Le souvenir de celles et ceux que l’on n’a pas connu

Yannick, Annie, Estelle, Stéphanie, Jean-Christophe… C’est toujours assez incroyable le long des chemins et des routes de se souvenir des gens que l’on n’a pas connu. Yannick, Annie, Estelle, Stéphanie, Jean-Christophe s’en sont allés il y a des années et leurs familles en laissent trace, près d’un arbre, dans un virage, en haut d’un pont. Avec des fleurs qui ne jaunissent pas. Des plaques, des cœurs, des mini chapelle ardentes qui ne se consument pas, qui brûlent d’un souvenir qui ne s’éteint pas, et qui nous fait partager avec leurs parents, leurs amis, leurs enfants, leurs cousins et cousines un instant, une étrange connivence eux dont on ne sait rien, dont on ne connaît pas les visages. Un silence respectueux s’installe, quelques instants, et avec eux, on n’oublie pas. Yannick, Annie, Estelle, Stéphanie, Jean-Christophe… Nommer des gens, c’est déjà entrer en humanité et respecter ces mémoires de soldats inconnus, c’est respecter toute l’humanité, toutes les mémoires. Au bord de la route. Chemin faisant. Pendant que la vie continue. Elle qui pour eux s’est arrêtée. Et l’on pense à eux quand ils surgissent sous nos yeux. Pour qui veut voir, bien sûr. Ces témoignages sont discrets. Ils n’insultent rien ni personne. Ils sont là.

Impairs et Paz

#lecture #polar #Carylférey

Je ne sais pas vous, mais moi, y’a certains bouquins, je mets du temps à m’en remettre. A m’en extirper. La dernière page tournée me laisse en plan, et derrière, pas moyen d’entrer dans un autre livre. Les pages semblent continuer de flotter là, un puzzle se fabriquer dedans vous. C’est là que l’on se rend compte à quel point certaines et certains savent nous embarquer avec eux. J’aime.
Je viens de terminer Paz, de Caryl Férey, dans cet état là, et je dois toutefois confesser que sur ce coup-là, je profite de la suite. En effet, l’aventure se poursuit en mode sonore car Paz, c’est aussi un album de sept titres, 30 minutes, signé Bertrand Cantat et Caryl Féret. Pas de hasard. L’un connaît l’autre. Pas de hasad. Si un homme peut en parler de la paix jamais, c’est aussi Bertrand Cantat. On ne dit pas jamais.

Paz, en tout cas, c’est tout sauf un roman de paix et même un polar qui vous fout la paix. Ou alors c’est de la paix arlésienne dont il s’agit, on en parle tout le temps, on la cherche ; mais elle se heurte à des tonnes d’embûches, de mémoires, de souvenirs, de dédales, et attendant, elle vous colle au mur sueur âpre.
Paz est foisonnant, tourbillon aussi foisonnant que l’est la cambrousse colombienne, croit-on comprendre.
Pendant 544 pages, on est baladé en effet dans ce pays où pauvreté, violence, drogue, milices, politique et compagnie fomentent un éprouvant quotidien pour celles et ceux qui y vivent pendanrt qu’à côté de la « Grande » histoire se déchire la « petite », celle d’une famille au coeur de tout ça. A fleur de nerfs jusqu’à la fin.
Ca flingue sévère, ça tronçonne, ça aime, aussi, ça enquête, ça cache. C’est froid de cette âpre sueur. C’est ébouriffant comme un plongeon du haut de la falaise.

On ne mange plus assez de bananes

J’ai écrit, ce week-end, en mode #Bleu. En mode #vrac, aussi. Alors je dépose. Propose. Vous disposerez 🙂

Mes mots dansent sur le clavier et la bonne zique se déguste comme j’imagine certaines et certains dégustent une bonne bière, un bon cigare ou un bon verre de vin. La nuit est tombée. Un steak m’attend.

On banalise trop. On ne mange plus assez de bananes.

Une bouteille sans fond n’est qu’une fontaine si l’eau y coule à flot, un tas de verre si le liquide s’en est allé. Ainsi est la vie, aussi. S’abreuver ou laisser la fiole se vider…

Tous ces masques qui ne griment plus. Le plomb et l’ennui, le manque d’entrain, s’enfermer sans fermer. Carapace. Armure. Boucliers. On guette et s’impatience… En réalité, on autorise le vide, l’absence ; on attend. On ne s’élance dans rien en particules suspendues, amoureux transis, prêts, soumis.
Il n’y a pas que le recours en arrière… Les maisons et les meubles de nos morts ne sont pas un horizon, quoi qu’il en coûte.
Ô comme nous manquons d’ambition et d’énergie ! D’intelligence collective : notre sens de l’adaptation, sous quels canapés se sont-elles nichées ? Quels tapis ?
Met-on de soi-même deux litres dans une bouteille de 1 litre ?

(à suivre)

Black Friday

C’est arrivé assez curieusement. Enfin, non, ce n’est pas ce que je veux dire : c’est arrivé bizarrement. Dabord ce son, ce bruit, auquel je n’ai pas spécialement prêté attention.

Le premier confinement tirait à sa fin. 2020 au milieu. Mais c’est surtout lors du second que c’est passé à la vitesse supérieure. Il n’était plus question de feindre l’ignorance.

Là, j’ai commencé à m’inquiéter, de manière sourde, comme on s’inquiète de certaines choses parfois, quand on s’inquiète et que l’on ne sait ni pourquoi ni comment. De ces inquiétudes dont on ne sait que faire. Surtout qu’en parallèle, a surgi l’odeur. Lancinante. Têtue.
Puis ce fut cette autre alerte sonore.

ET là, pfuuuiiiit. L’ordinateur a littéralement fondu. De la fumée s’est échappée de je ne sais où dessous lui, et il s’est comme recroquevillé sur lui-même, jusqu’à devenir aussi racorni qu’une braise toute molle.
J’étais soufflé. Sidéré.
J’ai bien sûr contacté mon réparateur, il est venu, il a froncé les sourcils, il m’a demandé s’il pouvait prendre la météorite, parce que ça ressemble à une météorite, il a précisé, on dit comme ça dans le métier, c’est manière de dire que l’on ne comprend pas, qu’il y a un côté comme venu d’un autre monde, voyez. Je ne voyais pas. Du tout. Les oreilles bourdonnantes. le nez plissé. Mon ordinateur comme une crotte. Alors va pour la météorite. Je regarde, j’essaie d’extraire les données que je peux, il me dit, et je vous tiens au courant.
J’avoue : il est parti et je me suis demandé ce que j’étais exactement en train de vivre. Je regardais les câbles qui avaient fondu aussi et j’avais cette étrange crispation quand je regardais l’emplacement de feu l’ordi. Aucune trace. Rien. Même pas du noirci. Comme s’il n’avait jamais été là.

Chez le réparateur, ça carburait par contre. Il avait alerté tout son réseau. Et ça bossait dur, aux quatre coins du mystère. J’ai appris que je n’étais pas le premier à qui c’était arrivé. Alors ça cliquait, ça cryptait, ça décryptait, presque ils avaient eux aussi les oreilles qui fument.

ET ce pendant ce qui m’a semblé durer des jours, alors que ce ne furent que quelques heures, de ces heures qui flottent et se jouent des fuseaux horaires.


C’est après ce dernier échange via l’Australie qu’hilare, excité, ereinté, bref complètement cinglé, que mon geek m’a rappelé en gueulant eureka, putain on a trouvé, putain on s’en doutait.J’attendais pour ma part qu’il se calme, qu’ils soient un peu moins en même temps dans son cerveau, ce qui a fini par arriver. Il s’est lancé dans une longue explication, technique à souhait, incompréhensible bien sûr, le vibrato joyeux. Jusqu’à je le coupe en deux. Je comprends rien, j’ai dit. Il se passe quoi.
– C’est le covid, il a résumé.
– Quoi, c’est le covid ? Mon ordinateur a attrapé le covid ? C’est une blague ?
– Non, il a pas attrapé le covid, bien sûr. Quoi que.
– Quoi quoi que ?
– Ben d’une certaine manière on pourrait dire que si. Mais d’une autre manière, non. Voyez, quoi. En fait, c’est simple : on pourrait dire, on pourrait hein, c’est façon de parler, c’est pour que vous compreniez, on pourrait dire, donc, en fait, oui finalement c’est ça, on pourrait que votre PC s’est en quelque sorte suicidé.
– Suicidé ? Mon PC ?
– EN QUELQUE SORTE j’ai précisé. En quelque sorte. Mais je peux trouver une autre image si vous voulez… Le fait est que de lui-même, il a cessé de vivre. Il s’est comme mis dans le coma, si vous voulez. Overdose. Blackout.

Je suis resté assis, j’ai mis le téléphone en mains libre, je me suis gratté la tête pendant que mon estomac faisait à son tour de drôles de bruits. Auxquels je ne prêtais pas spécialement attention. Je ne comprenais rien. Rien à rien.
– Z’êtes là ?
– Oui.
– Ah, vous m’avez fait peur… Donc je disais, Overdose, kaput, finito, terminada l’ordinateur. Il a rendu l’âme.
Ce type m’effrayait, à vrai dire.
Le PC s’est suicidé. L’ordinateur a perdu la vie. Il a rendu l’âme. A cause du covid. En quelque sorte. Ben voyons.
– IL a pété les plombs, si vous préférez, ah ah ah ah, c’est le cad de le dire. Il a fondu un plomb même. Mais mes potes et moi, on a vite compris. Avec tous ces confinements, tous ces reports de la vraie vie sur les réseaux, sans parler de la G, on n’en parle pas encore de ça, eh bien l’ordinateur, surtout le vôtre, hein, je veux pas dire, c’était pas un foudre de guerre non plus, ben z’ont pas pu tout absorber, y’avait trop, trop de signaux, trop de sollicitations et plutôt que de tenter de suivre, il a préféré abandonner, épuisé en quelque sorte. C’est un phénomène assez rare, je ne vous le cache pas. Vous êtes même le premier dans la région, peut-être même en France. Rendez-compte ? !!!

On en est resté là.
Black Friday.