Ne le prenez pas mal, mesdames, messieurs qui êtes touchées et touchés de près par tout cela. Mais moi, toutes ces histoires de « genre », ça commence à me courir sur le haricot. Probablement parce que je suis à la fois trop simpliste et très tolérant. Probablement aussi parce que l’intime… c’est intime, justement.
Je suis mal placé, je sais. En France tout du moins.
Je n’ai pas été touché au cul, ni contrôlé dans la rue ; je n’ai pas dû me me battre contre des impératifs familiaux, ni des totales incompréhensions sociétales ; j’ai toujours gagné moins que d’autres dans ma vie professionnelle, et plus que certains.
Alors l’intolérance, je ne pratique pas. Je m’y frotte parfois, je trouve toujours cela très con, surtout qu’il semblerait que ça monte en flèche ces dernières années, à mesure d’ailleurs que les paroles se libèrent. Dun coup, si on entend mieux les « justes », on entend aussi davantage les « cons ».
Au final, quoi ?
Un homme est une femme, une femme est un homme, un homme aime un homme, une femme aime une femme, un homme aime une femme, une femme aime un homme.
Tout cela me va.
Comme me va l’idée que mon « pays » soit une terre d’accueil. J’ai connu, croisé, aimé des venus d’ailleurs et qui sont surtout des gens d’ici.
Comme me va l’idée que les couleurs de peau et les religions c’est pas des maladies. Ni des signes extérieurs de quoi que ce soit d’autre que le métissage, qui rend intelligent paraît-il, et le partage des cultures, qui enrichit, c’est une évidence. Rien qui ne puisse cohabiter quand on y pense. De la même manière qu’on est toujours le con de quelqu’un, on est toujours un migrant de quelque part. A minima de la Terre. Nous n’y faisons qu’un passage.
Comme me va l’idée que tout n’a pas été bien fait dans le passé et que tout peut être mieux fait dans l’avenir. Mais pire aussi. On sent bien les effets de balanciers.
Je boucle la boucle, du coup.
Ces histoires de genre, de repentances, de conflits religieux et finalement de conflits tous azimuts entre tout et tout, rien et rien, oui, tout cela me court sur le haricot. Je n’aime pas le nivellement par le bas. Et quand la jalousie et ou la peur dominent, pour le coup, ça hermétise les liens alors que pourtant, c’est l’inverse me semble-t-il qu’il faudrait.
Au fond, je me dis, pas si naïvement croyez-le bien, que quand on cesse de confondre coupable et responsable, et que si l’on jette les parapluies derrière lesquelles on se cache, déjà, ça serait mieux. Ce serait bien.