Agape

C’est aussi maintenant que débute le temps des sages et des philosophes. Et des poètes. Et des clowns qui font rire.
C’est maintenant qu’il est impérieux de garder son sang froid et malgré les embûches et les rochers, de continuer à penser aujourd’hui et demain.
C’est maintenant que le cycle des saisons poursuit son œuvre.
Le confinement saison 1 fut un printemps. Il faisait beau. La balade d’une heure était agréable. Les oiseaux prenaient le dessus sur les voitures et les brouhaha.
Le confinement saison 2 s’annonce comme un hiver. Il fait nuit tôt. La balade d’une heure pour qui n’a pas déménagé a perdu de sa saveur.
Joufflus saison 1, dépouillés saison 2, les arbres ne cachent plus les forêts.

C’est maintenant un temps du seul à seul face au grand monde qui déploie ses colères et ses incongruités, ses aberrations et ses limites.
C’est maintenant que s’écroulent enfin des barrières factices. Le règne des chiffres et des comptables. La domination des procédures. L’hystérie des arrogants.
Chacun a sa mission. Il n’y a plus de public et de privé, il n’y a que du privé de public. Il n’y a qu’une dérive à enrayer comme une épidémie dont on sait qu’elle va plus vite que nous, quels que soient les montrés du doigt.
C’est maintenant le temps des responsabilités en lieu et place des culpabilités.
Ce n’est pas tâche aisée, personne n’y est vraiment préparé.

Le confinement saison 1 fut un moment suspendu, une sidération collective qui ne disait pas son nom puisque nous ne nous savions pas sidérés. Juste confinés. Juste reclus dans nos domiciles fixes, dans l’attente.
Le confinement saison 2 est un moment empêché, une sinistre farce, qui a aussi sûrement tué l’attente et qui rogne l’espoir, et fait le lit des désespoirs.

C’est maintenant qu’il faut relever la tête, et pour commencer, arrêter de la baisser.

C’est maintenant qu’il faut regarder dans le miroir et n’en faire plus un rétroviseur.

C’est maintenant qu’il faut traquer la beauté comme une pépite dans le ruisseau, trouver la joie et en faire une pierre précieuse, grimper les chemins pour débusquer l’horizon. Et alentour, au large, regarder, respirer, s’inspirer.

On n’invente rien et les vieux dictons deviennent furieusement modernes.
Et pour finir, se lever tôt.
Et pour finir, cultiver son jardin.
Et pour finir… Recommencer… Encore et toujours… En hommage aux générations futures… A la mémoire de nos anciens…
Ce n’est pas une péninsule. C’est un cap.
C e n’est pas un récap. C’est une dopamine.
Ce n’est pas une mauvaise mine. C’est une agape.

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s