Galim / Fragile et pétillant

Les critiques en direct.

Les critiques en direct, c’est un exercice que j’affectionne. Vous écoutez un disque. Fort de préférence. Pour la première fois idéalement. Et vous écrivez en même temps que vous écoutez. Ce que cela vous inspire. D’un jet. Là, en ce samedi 20 juin, place à Galim, chanteuse découverte lors du festival confinée #fleurdeschants2020.

Une voix s’invite. Une parole s’invente. Et c’est en comme une lettre que l’on vous écrit avec un timbre singulier. Galim, c’est ce qui saute aux oreilles dès les premiers mots puis ne cesse de se renforcer à mesure de l’écoute, c’est de la corde vocale à multiples variations. Faire Face, le CD qu’elle vient de sortir, 4 titres, 13 minutes 51, c’est un chemin frisson qui vous met d’emblée dans le ton, avec faire face justement. Qui nous rappelle en forme de taquet aux immortels convaincus que la seule certitude est la grande échéance. L’écriture est nerveuse. Les mélodies fluides. ET l’on fredonne. Et l’on tape du pied. Galim s’apporte et nous emporte, nous caresse, aussi, avec son second titre, la femme à bulles. Très belle chanson féministe, qui dit les combats avec une belle élégance, qui dit le sale en parlant de savon. Et les fragiles qui font la baston. Suivent Saigner des rêves, mode parole, chuchotement pressé qui dit comment l’on peut apaiser le corps qui gueule et suinte, la tête qui tamboruine dans une petite maison, perdue, presque invisible, qui va se remonter de toute façon. Enfin, voilà Zappar, éloge des différents, prisonniers de quelque chose, singuliers et rebelles en même temps. Une belle formule pour dire cet album, cette artiste, aux airs de Mano Solo féminin, de Melissmel, on pense aussi à Sanseverino, à Saez, aux Têtes Raides, à Noir Désir. Ces chanteurs et teuses qui claquent le verbe et dans lesquels on se retrouve, dont on aime la compagnie. Les chanteurs copines et copains qui font du bien dans leur capacité à évoquer blessures et souffrances sans baisser les yeux, en serrant lers poingts, et en souriant parce que sourire est une politesse que l’on se doit à soi et tant mieux si les autres prennent. Tant pis pour les autres.
Bon, évidemment, on termine le quart d’heure frustré, on aimerait que ça continue, que ça dure, que ça ne s’arrête pas mais c’est uniquement pour nous inviter à venir la voir sur scène. En chair et en os. Promis. Moi, j’aime le rauque’n’roule, les artistes généreux, et Galim l’est, fleur de peau, paroles ciselées. Elle dépose ses pensées et ses émotions sur nos écrans intérieurs et c’est connivent. Fragile et pétillant. En fait, on dirait des photos, ses chansons, avec beaucoup de sensibilité. Du zoom et du grand angle. Des poses rapides et des poses lentes. Histoire de rappeler la beauté des sensibles, les cris intérieurs longtemps ravalés en façade ici déposés comme des fleurs avec des épines, sur nos tapis quand même un peu rêches sous la plante des pieds. Un tapis où l’on s’asseoit en regardant les photos d’hier sorties de leurs cartons pour mieux prendre celles de demain.

Un lien et une vidéo pour finir.
Le lien, c’est vers une autre chronique de l’album, sur le site Forces parallèles. Cliquez donc ici.
La vidéo, c’est la chanson que j’ai préférée.


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