C’est une femme que je découvre, dont je découvre la vie. Elle s’appelle Maria Doyle. Ceux qui regardent « The Voice » à la télévision savent de qui je parle. C’est cette magnifique chanteuse dont j’ai appris il y a peu qu’elle habitait à quelques kilomètres de chez moi. Dans le réseau des qui la connaissaient, on m’a prêté sa biographie. Que je viens de dévorer.
Madame, Maria, je ne vous connais pas mais maintenant, lorsque je pense à vous, et même là à l’instant où j’écris ces quelques lignes ça me le fait, j’ai la chair de poule. Je frissonne. Fasciné. Estourbi. L’histoire de votre vie, madame, et celle de votre mère, car on ne peut distinguer l’une sans l’autre, m’a donné une magistrale gifle
Vous savez, ce sont ces belles gifles qui font du bien, qui nous bottent l’arrière train. Ces gifles qu’après, on se sent mieux qu’avant. Depuis tout petit, je me demande comment ça fait d’être aveugle. Je ne sais pas pourquoi. Et en deux ou trois pages, bim, on comprend ce qu’il se passe. Mais tout le reste arrive et là, même en lisant, on oublie. On oublie le handicap. Presque on s’en fiche. On se met dans votre sillon. Sillage. On ne voit jamais aussi bien qu’avec le coeur, dites-vous. En connaissance de cause. A presque nous faire envier votre sort. J’ai adoré ce passage où vous expliquez que votre cécité a bloqué vos images à l’âge de dix ans. Et que du coup, tout le monde reste jeune.
Votre vie, madame, et celle de votre mère, dans cette Irlande d’hier, puis de la Suède aux Etats-Unis, m’a tenue en haleine parce que je ne cessais de me dire, mais comment diantre cette dame, son mari, ses enfants se retrouvent dans notre chère Lorraine.
Votre vie est un hymne puissant à la vie. Au respect de la la différence. A la volonté. Au soleil.
Le soleil qu’on a dans la tête. Qu’on promène avec soi et qu’on partage. A tel point que parler de handicap devient indécent. Je suis allé voir sur internet. On ne parle évidemment que de cela. Dommage.
J’ai lu quasiment tout le livre, et plus je le lisais, plus j’étais impressionné. Le quotidien en Irlande. Ces foyers pour mères célibataires. Le quotidien. Et la chanson. La voix. Le chemin. Bien sûr, vous ne retenez que le beau, c’est tout à votre honneur, mais vous ne masquez pas le moins beau. Et du coup, lire votre vie, c’est lire un roman. Personnellement, je l’ai lu comme un chanceux à qui l’on fait de précieuses confidences. Merci.
Il me reste quelques pages a lire. Je vais les déguster tout à l’heure.
Je les ai gardées, en fait. Je m’endormirai avec.
Des Merci plein les paupières.
Pour celles et ceux qui veulent pas lire