
Avec cette ambiance sonore, cette image, écrire cette veille qui demain… Cette veille qui demain ne sera que lointain. Et qui ce soir ne veille plus. Car c’est déjà demain, et ce petit bout de futur proche tourne autour d’un mot, paradoxal finalement : mémoire.
En cette veille, demain, ce sera mémoire.
Mais nous n’en sommes pas là.
Nous sommes encore aujourd’hui, encore cette nuit, encore lundi, c’est demain, la veille, c’est mardi, mais là, c’est attente, c’est impatience, c’est nerfs à vifs. Mais vif comme vivacité. L’esprit est agile. Il fourmille.
C’est comme la météo du jour, tiens. 23 septembre 2019.
Il a plu et il a fait soleil. Il a fait frais et il a fait chaud. Il a fait moche et il a fait beau. Lendemain de la veille : c’était l’été. Voilà l’automne.
Ce sont des fils ténus qui relient, que l’on tient dans nos mains évasées, pour que la paume recueille l’eau de la source, et s’en abreuver, cristal de roche, il en file entre les doigts, et il en coule dans le gosier. Ruisselle.
Une veille de grand jour, c’est déjà le grand jour, et ce n’est pas du tout ça.
C’est trac.
Comme ça passera vite, ensuite ! Et comme des souvenirs n’en seront pas, tant l’esprit sera occupé. Préoccupé. Tant aux heures longues de la veille succèdent les heures rapides du jour J.
La voiture conduira.
Le pas claquera sur le plancher.
La voix parlera les mots écrits, mille fois, répétés, cent fois.
Des pages tourneront comme des envolées de moineaux. Un essaim.
Ce soit est Une veille qui éveille.
Demain sera mémoire.
Après tout ce temps, ces longs mois, ces longues journées, ces heures de travail. Déjà.