Chers dirigeants des services publics, banques, mutuelles and co

Lettre ouverte réclamant un peu d’humanité et de contribution à la lutte contre la fracture numérique.

Madame, Monsieur,

Ma mère est dernièrement décédée. Mon père est âgé de 86 ans. Je viens de passer une journée entière à effectuer les diverses démarches administratives publiques et privées nécessaires. Vous fixez le délai à « dans le mois qui suit le décès » autant dire que quand même, il faut faire fissa, je n’ose imaginer celles et ceux qui sont sous le choc.
Je n’ose imaginer, non plus, celles et ceux qui sont perdus dans toutes ces paperasses. Certaines je vous le concède sont on ne peut plus simples et logiques. L’on comprend bien ce qu’il y a à faire. Et pourquoi.
Je me permets toutefois une suggestion, si vous le voulez bien.
Quelque chose m’a frappé durant cette belle journée au téléphone et sur des sites internet. Je suis assez à l’aise avec tout cela heureusement. Mais quid de celles et ceux qui ne le sont pas ?
Passons sur les temps d’attente. Longs. Souvent longs. Parfois carrément trop longs.
Et venons-en à ma suggestion. Souvent au téléphone, on nous demande de taper sur des touches pour accéder au bon service. Une gare de triage, ai-je observé, qui laisse de la marge. D’après mes constatations, les touches 7 et 8 sont inutilisées.
Que diriez-vous de les mettre en circulation et de créer derrière les services qui manquent singulièrement ?
Tout est fait pour qu’on passe par des smartphones, et que je te conseille telle ou telle application, ou par internet, allez donc sur le site et tout et tout. Du coup on se fait gaver le mou avec mille et une propositions toutes plus alléchantes les unes que les autres. Fort bien. C’est connecté.
Mais comment font celles et ceux qui travent que dalle à tout cela ? Comment peuvent-ils y capter quelque chose, de par leur âge, ou le fait qu’ils n’ont pas accès à toutes ces technologies, ou qui ne peuvent se déplacer ? Et que faites-vous donc ?
Vous allez me dire, y’a les courriers, y’a les RDV, tout ça. Mais ceux qui écrivent pas, ou mal, qui n’osent pas, qui ont peur ? Comment on les aide, je veux dire, comment collectivement, au nom du sens commun, du bien commun, on adapte la société à ces personnes qui doivent pas en France être une ou deux mais des millions.
Alors voilà, mesdames, messieurs les dirigeants des services publics, des banques, des mutuelles, des caisses de retraite, des abonnements téléphonie et autres, je vous demande de prendre votre part de la résorption de la fracture technologique. Mettez donc des gens en face de ces personnes perdues dans votre univers. Prenez le temps de bien leur expliquer les enjeux, le pourquoi, le comment, et surtout, surtout, n’attendez pas d’eux qu’ils vous tirent les vers du nez pour avoir droit à ce qu’ils ont droit. Soyez corrects, humains, remboursez ce qui doit l’être, versez ce qui est dû, car pas une seule seconde je ne doute que vous saurez réclamer. Et ces personnes là seront encore plus acculées. La double la triple la quadruple peine, on peut s’en passer non ?

Je me tiens à votre disposition et dans l’attente d’une réponse vous adresse mes sincères salutations.

Didier.


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