Le temps suspendu

La vie s’éteint, doucement, frêle chandelle qui vacille. A moins que ce ne soit la mort qui arrive, aspirateur plus qu’ouragan. Dans ce lit d’hôpital, le temps semble balbutier. Entre plusieurs sabliers.
Ici les gouttes de secondes tombent une à une, dans cet enchaînement logique que l’on connaît, impitoyable machine qui dit l’inexorable. Et là, pourtant, en même temps, une autre temporalité surnage, et ce temps n’est ni compté, ni éternité déjà. Un entre deux, entre la chandelle et l’aspirateur. Certains disent la grande faucheuse.
Elle sourit pourtant, hausse les yeux au ciel, dans une moue qui ralentit les mots. Digne toujours, attentive encore à son image.
Il reste des caresses, des baisers, des mots chuchotés.
Il reste des attentions, à mesure que cessent les questions pendant que s’installent les réponses. Il reste une forme de paix, de liberté, chèrement acquise, qui enfin peut s’installer avant le grand saut, ce petit pas de côté.

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