En Lorraine, les guerres ne sont jamais bien loin. C’est ainsi.
On se balade dans des forêts, des champs, et l’on voit de drôles de replis dans la verdure, où des trouées sous bois. Ca a canardé. C’était là.
Un lieu pour moi a une dimension singulière. Un droit de mémoire mieux qu’un devoir.
Quelques habitants du coin ont su avec simplicité le préserver aujourd’hui sans en faire trop sur hier.
C’est #Remenauville
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Un village qui n’est plus. Bombardé. Un village qui est encore.
La forêt a pris ses aises. Quelques pancartes rappellent ici le maçon, là l’école. On se promène en silence parce que le silence s’impose, seuls les oiseaux gambadent et les troncs grincent ; on emprunte la grande rue, on devine sous les mousses quelques pierres qui furent maisons, écuries, presbytère. On ferme les yeux. On imagine. L »école, la ferme, l’artisan.
La nature a tout repris ou presque et elle vaut mieux que les obus qui ont tout enlevé ou presque.
Une petite chapelle domine ce petit monde.
Quelques roches conduisent vers une grille qui semble dire, venez, le village est là.
Et il est là, en effet, cent ans après. Vibrant à défaut d’être vivant. Même pas mort.
Le nouveau village a été reconstruit un peu plus loin. C’est #Limey-Remenauville.