Amazon, la Fnac ou d’autres c’est bien pratique pour acheter des bouquins. Quand on connaît ce que l’on va acheter.
Un libraire c’est mieux. Pour découvrir. Et changer le monde.
Ce dimanche-là, pas n’importe quel dimanche, le dernier de l’année 2017, je suis à Tréguier en Bretagne (Côtes d’Armor). Une de mes librairies préférée a la bonne idée d’être encore ouverte. Il est près de 17 h 30, la nuit est tombée, ça sent le thé dans la petite boutique, quelques familles flânent dans les rayons.
Je plonge dans les nouveautés et les coups de coeur des libraires.
Et je prends sans hésiter « Les 16 arbres de la Somme », de Lars Mytting (Actes sud).
J’ai terminé la lecture hier. Et fait très rare chez moi : j’ai tout de suite eu envie de le relire à nouveau !
Rester dans un univers, sans doute, plonger à nouveau dans une si belle écriture, probablement mais aussi une intuition, l’envie de n’en rater aucune miette, on passe tellement vite parfois sur certaines phrases !
Ce bouquin est une merveille.
Je viens de découvrir que quelqu’un avait donc inventé le livre « feu dans la cheminée ».
Un livre feu de cheminée, c’est de la chaleur, des braises noires, des couleurs chaudes qui dansent, de la fumée qui pique les yeux, un irrépressible désir de rester à côté, en faisant de temps à autres des pauses pour les yeux, le temps que ça chemine jusqu’au coeur, en regardant les flammes, tour à tour et tout à la fois pensif, réchauffé, interrogatif, apaisé, remué, ému, attentif, consciencieux, intrigué, pressé, patient. Tout de suite la suie, en quelque sorte. Une suie de lumière.
Le livre feu de cheminée est un ami et à mesure que vous avancez dans l’histoire, c’est presque à regret que vous tournez les pages, tellement elles vous rapprochent de la fin. Au début, c’est l’inverse : tant de promesses à venir vous disent les pages encore à lire.
Et c’est ainsi que vous voyagez, entre terre et mer, paysages arides et morcelés, femmes et hommes, pommes de terres et ébénisterie, guerres et paix qui ne se trouvent qu’au terme d’un long processus. Les falaises sont rustres. Les forêts bourrées d’obus. Le temps se fige, mais ce n’est qu’une apparence.
« Les seize arbres de la Somme » fait partie de ces livres qui se dévorent parce que l’on savoure et qui marquent le lecteur.
On en ressort noirci des guerres et des tempêtes avec curieusement des pantoufles aux pieds et le regard sur l’horizon nettoyé. Magistral !
C’est la première fois que je lis un livre de Lars Mytting. Quelle belle écriture !
Ce type-là, que j’ai essayé de mieux connaître via le net, est assurément une belle personne, qui vit là-bas, quelque part en Norvège, qui bûcheronne et puise dans le bois de bien jolies veines.
Merci pour cet article qui me donne envie d’en savoir plus à propos de ce livre !
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